Les Séraphins
Aux séraphins, le privilège de vivre d'amour en Dieu lui-même qui est Charité, «Dieu est Charité.» (1 Jean 4, 16) Ils entrent, ils plongent dans ces mystères infinis. À la cause première ils puisent, ils aspirent l'amour, et devant ces abîmes insondables de la charité divine, s'alimente leur soif insatiable d'aimer, d'aimer encore, d'aimer sans cesse. Cet amour éternise en même temps leur ivresse et leur inspire ces chants qui semblent mourir, pour toujours renaître dans l'extase des Cieux.
C'est devant ce mystère, dont le voile s'écarte assez pour alimenter leur contemplation, que s'éternise l'extase des séraphins du Ciel. À l'essence même de cet amour d'où procède tout amour, à cet incendie qui consume, «Dieu est un feu consumant», (Deutéronome 4, 24) et dont les foyers des tendresses humaines ne sont que des étincelles, se renouvellent, s'enflamment, s'embrasent les ardeurs de ces esprits bienheureux. Dieu se livre avec toutes les complaisances qu'il a pour les premiers-nés de son amour ; il les attire, il les introduit dans les mystères toujours nouveaux, dans les secrets toujours renaissants, de ses perfections divines. Et l'infiniment aimable est aimé des séraphins avec ce rassasiement qui fait leur bonheur, avec cette avidité qui le renouvelle et qui l'éternise. Tel est leur privilège.
Ils ont pour office de communiquer cet amour dont ils sont pénétrés, embrasés. Les hiérarchies et les ordres angéliques qui sont inférieurs participent ainsi aux ardeurs, aux transports, à la jubilation des premiers princes de la cour, qui se tiennent devant Dieu.
D'après Jean de Sainte-Eulalie, 1845-1924, franciscain
Saint Francois recevant les stigmates d'un Séraphin, GIOTTO di Bondone, 1300
Le premier Chœur bienheureux par excellence est celui des Séraphins. Ils sont amour au service de l'Amour sans cesse, ils adorent, aiment et louent la Très Sainte Trinité. Ils ne sauraient faire autrement et c'est en cela que consiste leur béatitude. De jour en jour, d'heure en heure, leur amour s'enflamme sans cesse à nouveau à l'Amour suprême qui les a réservés pour servir uniquement à Sa louange. Quel cœur ne se fondrait d'amour, dans la contemplation de leurs sublimes fonctions?
Qui n'envierait ces anges bienheureux entre tous, qui, de toute éternité, ont été créés uniquement pour aimer l’Amour suprême, source première de tout amour ? Oh ! le magnifique holocauste d'amour que ces anges choisis qui, sans cesse, brûlent sans se consumer et qui, toujours et éternellement, peuvent se plonger dans l'Amour ! Et qu'elle doit être admirable, pleine de majesté, la Reine des Anges, la très sainte Mère de Dieu ! Quand on contemple la magnificence des anges, on voit combien petite est la terre, combien misérable l'humanité. On a alors une pâle idée de la perfection du Créateur et de l'incommensurable amour de Dieu, qui a livré Son Fils unique pour nous sauver, nous pécheurs.
Les Séraphins sont représentés avec trois paires d'ailes: une pour se couvrir la face, une pour se couvrir les pieds et la troisième pour voler.
Les Séraphins interviennent auprès des mystiques à qui ils apportent les stigmates, tels saint François ou saint Padre Pio.
D'après Mechtild Thaller née von Schönwerth